L'histoire de la philosphie n'est pas dissociable de l'histoire de la religion. En Occident, la revendication par la pensée moderne d'une totale sécularisation, son refus de l'être, son souci de la création subjective et de l'idéologie ne parviennent pas à faire oublier les sources juives et chrétiennes dont elle cherche à se détourner.

Le présent ouvrage, en s'appuyant essentiellement sur la profonde méditation de Thomas d'Aquin, tente d'établir sur des bases sûres que l'élan propre de la sagesse s'inscrit dans un désir naturel de voir Dieu et qu'un appel religieux soulève donc de part en part l'investigation métaphysique. C'est une religiosité de l'esprit et de son œuvre de sagesse que le christianisme assume en la purifiant et la surélevant, créant ainsi les conditions d'une parfaite harmonie, par-delà toutes les possibles dérives, entre la religion et la philosophie.

Au moment où celle-ci renoue le dialogue avec ses sources religieuses, d'autant plus qu'elle a renoncé désormais à se poser en savoir absolu, le christianisme doit manifester comment il a toujours été pour elle et jusque dans l'opposition qu'il y a rencontré, une source active, transcendante et toujours disponible de cohérence. C'est au sein de la sagesse chrétienne intégrale qu'est préservé, pour le philosophe d'aujourd'hui comme pour celui d'hier, ce consentement de l'esprit à l'être qui est le sens de la raison métaphysique.

L'auteurYves Floucat est né en 1950. Docteur d'État ès-lettres, il enseigne la métaphysique et la morale au Centre Indépendant de Recherche Philosophique (CIREP) de Toulouse et collabore à la Revue thomiste