Molière est mort sans héritier mâle à qui léguer sa science et sa passion du théâtre, et ce fut son grand regret. Mais il eut un fils spirituel : Michel BARON, un jeune prodige de la scène, et ce fut sa consolation.

Ce livre conte les années d'apprentissage du jeune Baron à l'ombre de Molière. Il nous montre comment Molière sut discerner chez lui, dès l'âge de treize ans, les qualités qui devaient faire de lui, au cours des années qui suivirent, l'un des plus grands, puis le plus grand acteur de son siècle.
Baron, s'il eut à souffrir d'être très tôt orphelin, eut par contre la chance d'être béni des dieux quant aux qualités qu'il reçu à la naissance. Le jouvenceau qui conquit le public parisien dès qu'il parut en scène, par sa beauté et son aisance, vit, au fil des années, ces qualités, bien loin de s'affadir, se développer et s'affermir.

Son intelligence, sa gaieté, son impertinence, sa joie de vivre, furent pour Molière une source de jouvence et d'optimisme. Elles ensoleillèrent son existence quotidienne comme l'eut fait près de lui la présence d'un vrai fils.

Michel BARON fut marqué pour tout le reste de sa vie par ces années passées aux côtés de Molière. Il aida le Roi à réaliser après la mort de son maître la fusion des trois troupes concurrentes de Paris en une seule, la troupe de la Comédie-Française. Il en fut un des plus brillants Sociétaires, et il contribua grandement à ce qu'elle devint vraiment LA MAISON DE MOLIERE. Fidèle à la mémoire de son maître, il écrivit lui-même plus tard des pièces qui furent données avec succès. Jusqu'à l'âge de soixante dix ans, il joua les grands rôles du répertoire. En particulier l'Alceste du Misanthrope qu'il avait interprété pour la première fois quatre jours après la mort de Molière, alors qu'il n'était encore âgé que de dix neuf ans...