1870-1885 : c'est une tranche de quinze ans de l'histoire de l'Ouest canadien qui se trouve ici évoquée. Années cruciales au cours desquelles la Grande Prairie, entre le Lac Supérieur et les Montagnes Rocheuses, patrie des Peaux-Rouges et des Bois-Brûlés, va se transformer radicalement sous les coups de boutoir de la « civilisation » en marche.

A la suite des chariots des premiers colons, le chemin de fer inexorablement avance son sillon au plus épais des hautes herbes, et les premiers trains déversent à chaque nouvelle station, soudainement dressée en plein désert, des flots de colons venus des quatre coins de l'Europe et avides de terres à prendre !

La « conquête de l'Ouest » ! malheur aux premiers occupants, Indiens et métis, démunis de moyens de résistance, et qui seront bientôt des vaincus. Vaincus par les armes. Vaincus par la famine aussi. Car les bisons disparaissent avec une rapidité déconcertante et ces chasseurs, à qui ont arrache leurs terres au mépris du droit des gens, n'auront même plus la ressource de se transformer en cultivateurs.

Tandis que les Indiens s'enfoncent dans les profondeurs du Nord, ou se laissent parquer comme du bétail dans des « réserves », un homme, Louis Riel, se dresse pour défendre les métis Bois-Brûlés, ses frères de race. La première période de son action aboutira en fait à la création de la province du Manitoba. Mais à la fin il sera broyé par les forces conjuguées des haines raciales, des appétits politiques et des lâchetés gouvernementales.
Les sacrifices ne sont jamais vains. Les victimes deviennent parfois des vainqueurs, même un siècle plus tard. Ils sont alors des héros. Et c'est le cas de Louis Riel.