Magazine Patapon
Jeunesse
Famille - éducation
Benoît XVI
Jean-Paul II
Doctrine
Catéchèse
Liturgie - Prière
Vierge Marie
Saints - Témoins
Spiritualité
Théologie -philosophie
Histoire - art - culture
Santé et Bien-être
Société
CD et DVD
Images
Saint-Paul
Editions de Paris
Editions de la Licorne
Editions Régionales de l'Ouest
Hérissey
L'homme : la vie, la science, l´art
ERNEST HELLO
Les prédicateurs ? Le Prédicateur... Léon Bloy écrit dans Le Fou que le drame d'Ernest Hello a été de ne pas vivre le Jour du Jugement : « La seule pensée de mourir auparavant le révoltait comme une injustice, ayant conçu dans un abîme de prières l'assurance d'être le créancier de cet avènement ». Il serait plus précis de dire qu'il est mort de chagrin de n'avoir pas été reconnu comme le Jean-Baptiste de ce nouvel avènement, prêchant dans un désert si stérile qu'on ignorait même qu'il y avait prédication.
On doit toujours se représenter cet homme né pour être l'annonciateur du règne du juste et du beau, écrit toujours Bloy, « non seulement assoiffé de justice et de vérité, mais incendié à en mourir, dès son premier jour, de la concupiscence du Beau ». La critique est restée sourde, aveugle : « Demandez-vous un instant ce qui arriverait, dans l'Europe et dans le monde, si la justice de l'Art se levait à Paris sur les vivants et sur les morts ! supposez un instant (n'ayez pas peur, c'est un rêve), supposez un instant qu'elle se lève aujourd'hui, cette justice des intelligences, avec le soleil de Dieu, sur la ville endormie ! » La vraie critique eût dû reconnaître Christophe Colomb avant qu'il ne découvrît l'Amérique, « avant que le cri : 'Terre ! Terre' n'ait retenti sur le pont du navire béni ». Ernest Hello, lui, n'a même pas eu la consolation d'affréter la caravelle.
- Claude Barthe